le livre des lumières . Dels grands jorns. Le ciel J Bodon.
LOS SEGLES DE LA LUTZ OCCITANA
CAPITOL 5 revirada del libre dels grands
jorns de J BODON.
LO CEL
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J'ai piétiné , devant la
porte de l'Excelsior. Je venais à peine de m'extraire de mon lit.
La matinée s'avançait doucement .
Où pouvais-je bien aller?
Pendant tous ces jours , pendant tous ces jours immenses dont je me
retrouvais le seul et unique maître, que pouvais-je bien faire de
cette liberté? Il s'agissait de mes propres « grands jours »
en Auvergne si l'on peut dire. Pendant que le ciel était encore
bleu et l'horizon clair pour moi . Je devais me donner du plaisir une
dernière fois.
Il avait bien le goût de
la pourriture ce plaisir. De quoi donner l'envie de se rincer le
gosier, au premier bar venu . On me servit du vin passable , à peine
buvable.... Seul au comptoir mais pour quelques instants seulement.
La fille vêtue de vert vint droit sur moi. Depuis le temps qu'elle
me couvait celle là: « allons, un peu de courage! » me
suis je dit ...
Pourquoi pas. Celle là ou
une autre . « Qu'est-ce que vous prenez? » lui dis je.
Elle opta pour un Dubonnet et nous sortîmes.
-Mais non , mais non. Avance
dans le couloir . Dans le fond tu trouveras bien l'escalier...Tu
comprends , moi , il me faut passer au bar... »
J'enfilai le corridor. Une
progression dans l'obscurité la plus totale, le carrelage froid. Je
n'eus pas le culot de partir en éclaireur. Je m'immobilisais.
Derrière moi soudain un porte s'est ouverte .La fille reparut et me
donna le bras, tout en me susurrant dans l'oreille:
- »je crois que nous
avons tout notre temps. La porte n'est pas libre. Mais qu'importe,
dans le couloir à l'étage , en attendant on pourra commencer... »
Dans le couloir haut il n'y
avait personne. Sauf deux portes fermées à clé. En passant dvant
la première la fille fit « chut!... » un doigt sur la
bouche. Elle passa à l'autre. Elle cogna:
« et alors? Demanda
t-elle.
-Il y arrivera
bientôt!.... » répondît une voix de femme. Et il y eut un
éclat de rire interminable.
La fille se recula sans me
lacher le bras:
« tu seras gentil hein
, répétait-elle. Et moi aussi je serai très gentille avec
toi... »
Ce qui me faisait le plus
honte , c'était d'entendre ce rire derrière la porte. Et de me
demander quand il sortirait , qu'il passerait devant moi , lequel des
deux baisserait les yeux ?
IL la pétrissait maintenant
dans la chambre. Alors j'éprouvais le besoin de m'écarter de la
fille. Elle sentit ma répulsion. Elle se mit à nouveau le doigt
sur la bouche: « chut...!... ». Elle retourna à la
première porte. Elle l'ouvrit d'un coup et me poussa dans la pièce
en disant: « attends ici quelques minutes... »
Mais elle même n'entra pas.
Elle referma la porte .
« Bonjour l'ami. Si
nous nous rencontrons partout, nous nous retrouverons aussi au
Paradis... »
C'était encore lui. Il me
tendait la main. Le curé de « Foncotut » . Je le
regardais sans répondre.
Je me trouvais dans une
chambre aux fenêtres obturées. En fait c'était une chambre de passe.
Dans un coin , il y avait un lit : avec un édredon de couleur
rouille et une couverture grise. Et il y avait sur ce lit et non sous
la couverture , une femme allongée.
Le « curé » lui
aussi s'est mit un doigt sur la bouche : « chut...! »
La femme ne semblait pas remarquer notre présence. Elle se tenait les
mains jointes sur le drap aux couleurs fanées et serrait entre ses
mains un petit gâteau noir . Elle gardait les yeux ouverts mais ses
lèvres demeuraient immobiles.
Comme elle était maigre et
blanche!...
« Je l'ai confessée ,
dit le curé à voix basse. Maintenant elle peut mourir.... »
J'en restais abasourdi .
Enfin la porte s'ouvrit. La fille vêtue de vert passa la tête et dit :
« viens , ils nous ont laissés la
place chaude ...
- va faire ton affaire, reprit alors le « cure ». On se retrouvera après, au bar en bas... »
La fille il me fallut bien la
suivre. Il me fallut bien trouver le courage. La chambre était la
copie de l'autre. Sauf qu'il n'y avait pas le moindre édredon sur
le lit , et seulement une couverture.
« tu serais bien
aimable , toi, de me dire quelle est cette femme qui se meurt dans la
pièce voisine?
- une compagne : Maité .
Nous n'avons pas voulu l'abandonner à l'hôpital , mais voilà
qu'elle bloque une chambre . C'est ainsi que ....
- mais le « curé »
?....
- ah mais toi aussi , tu sais que c'est un « curé ». Mais tu es des nôtres alors. A qui pourrions nous , nous confesser, s'il n'était pas là...
- mais pourquoi se confesser?
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