LO LIBRE DELS GRANDS JORNS........... J
BODON......................... A TOTS
J Bodon a décidé de s 'arrêter
à Clermont Ferrand.... Pour y mourir... Il avait changé son plan
en cours de route. .Il avait envisagé dans un premier temps , de
« monter » jusqu'à Paris , pour s'affronter à la mort
prochaine, à la défaite inévitable, sans témoin lors de son
dernier combat.
Il dresse le bilan de sa vie. Un
travail ignoré, voire méprisé, l'œuvre d'un écrivain majeur
de
l' Occitanie du XX siècle , (si l'on
songe une minute comment la France fête encore et toujours le
moindre écrivaillon pourvu qu'il opte pour le français, ou
participe , (tous frais payés,) à un quelconque Barathin de mots en
Provence Ramondine). Bodon a voulu initialement se perdre dans le
labyrinthe creux, des rues de la capitale, une ville d'oil à lui
totalement étrangère. Mais à la suite de circonstances imprévues,
d'une correspondance ratée , dira t-il , il posera sa valise en gare
de Clermont-Ferrand.
D'ailleurs il se convainc assez vite,
que cette ville lui ira tout aussi bien, lors de ces derniers
instant de liberté, tels ceux d'un condamné favorisé, qui se
serait vu offrir la possibilité de choisir le lieu de sa mort,
sans qu'aucun public averti , ne soit en mesure d' apprécier le jeu
de l'acteur . Ici, il n'y a pas de jeu . Il n'y aura que J Bodon et
pas le moindre spectateur. Pas le moindre public ou aide, mise à
part peut être celle intéressée de prostituées , ou celle
encore plus factice des rencontres de bar. J Bodon se retrouve seul
dans la vieille ville, comme il l'a voulu. Il sait que la fin est
proche. Jamais il ne singera le poète maudit, qui se cache pour
mourir . Il serait inconvenant de jouer le guignol au moment de
mourir .
Il reste désespéré par le refus du
peuple occitan de participer à son histoire , à sa langue. Il
serait ridicule d'être le poète inconnu d'un pays, qui lui a
abandonné la langue d'oc. Cependant il connaît la valeur de ce
qu'il possède. Il aime à la folie le trésor littéraire, dont il
se trouve être le dépositaire, et ne s'étonne plus de la
stupidité de ses semblables , comme par exemple , celle du jeune
d'Anatole qui chante, l'amour en rut, au comptoir du Bolero .
J Bodon arpente les rues du quartier
vieux de la Place de Jauda , il mange , il boit , il regarde , il
observe , il rêve, au Bolero, au Mickey Bar , à L'Excelsior , sans
oublier l'existence de la maladie qui le ronge....
Il est victime de sa lucidité . Elle
lui fait dresser le constat pessimiste de sa vie , de son combat ,
de ses rapports avec le milieu occitaniste ( qui ressemble à un
dialogue de sourds ) , et évoquer le fossé qui le sépara jadis, à
cause de son imaginaire , des nécessités matérielles de la vie de
famille..(le pan dels mots) et qui brisa certainement son couple.
Il se retrouve naïf , maladroit . A
vingt ans il s'est lancé dans une quête éperdue , il a voulu
participer à l' élan incroyable, qui se manifesta en faveur de la
langue d' oc, après Jasmin et le prix Nobel de Mistral. Mais il
parlera dans le vide . Personne n'écoute personne dans le milieu
occitan . Et même le Peuple , la valeur essentielle à ses yeux de
marxiste , le laissera seul avec sa langue, que plus personne ne
semble vouloir utiliser , même pour acheter son pain ( que
me demòra entre los dets?).
Il reviendra sur son engagement
marxiste, la folie, la solitude , la croyance jusqu'à l'absurde
dans le progrès infini ......
Si j'avais eu un ennemi!!!! J'avais
une force considérable ... J'aurai pu le terrasser....
Don Quichotte n'est pas si loin?
Je connaissais cinquante mille mots
de langue d' oc . Je les ai recueillis tous ces mots ,
compilés, classés, et jamais personne n'est venu demander la clé
de la bibliothèque . Je me suis immergé durant des années dans
la fontaine vive de la poésie des troubadours . L'avez vous
seulement lu le livre des Grands Jours ?
Le désespoir en écho devant la
fontaine pétrifiante , quand il propose de se faire pétrifier à
son tour :
je t'ai aimé mon peuple ... Avec ta langue des
Grands Jours....
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